Emmaüs : « De la rue à la vie ». L’histoire de cette association de loi.
Anciennement Association Emmaüs, EMMAÜS paraît au Journal Officiel du 17 mars 1954. Son histoire, quant à elle, débute bien avant, et se raconte en sept périodes clés, de 1947 à aujourd’hui !
1947-1953. En 1947, l’abbé Pierre décide de louer une imposante maison à Neuilly-Plaisance dans laquelle il crée une auberge de jeunesse : « Emmaüs ». La maison accueille, deux ans plus tard, un dénommé Georges, ayant manqué sa tentative de suicide. L’abbé Pierre lui dit alors cette phrase, donnant la voie au mouvement Emmaüs : « Je ne peux rien te donner. Mais, toi qui n’as rien, au lieu de mourir, viens m’aider à aider ». Suite à cela, deux structures voient le jour : une société civile immobilière et une association ayant pour but de venir en aide aux sans-abris, de favoriser les rencontres internationales, et de donner, aux personnes désireuses de vivre en communauté, les moyens nécessaires. EMMAUS Solidarité est alors la première institutionnalisation du mouvement Emmaüs. L’association s’installe, en avril 1954, dans le 1er arrondissement de Paris, où se trouve toujours aujourd’hui son siège social.
1954-1963. L’appel du 1 février 1954 : C’est ce dernier qui donne à l’association les fonds financiers nécessaires grâce notamment à de gros investissements de l’organisation. Beaucoup d’initiatives, financées par EMMAÜS Solidarité, sont caractéristiques du mouvement à cette époque : services sociaux, bourses, centres d’accueil, financement d’habitat locatif social… L’association se réorganise à ce moment en trois branches distinctes : « Compagnonnage », « Amis d’Emmaüs » et « Fraternités ».
1963-1982. Ces différentes branches étant alors autonomes, EMMAÜS Solidarité conserve peu de choses à gérer… Elle se met alors en sommeil et conserve deux activités que sont la permanence de l’auberge de la rue des Bourdonnais ainsi que la gestion de la cité Prost. Emmaüs-International voit le jour en 1969.
1983-1993. Depuis 1982, l’expansion de l’association ne fait qu’accroître, notamment due à une période dite de « nouvelle pauvreté ». S’ensuivent alors organisation de secours d’urgence pour les soupes de nuit, lancement de la Lettre de la Quinzaine, participation à la création de la Banque Alimentaire… Et c’est en 1985 qu’Emmaüs France est créée, ensemble des associations françaises membres d’Emmaüs International.
1993-2008. L’association offre aux sans-abris des aides allant de l’humanitaire à l’insertion. Sont alors distingués quatre pôles : les actions d’hébergement, les actions de jour, les actions de rue et les actions d’accès au logement, exprimant le large champ d’action de l’association. Une centaine de compagnons œuvre alors pour le bien des sans-abris. C’est à cette époque qu’EMMAÜS Solidarité va intégrer la branche action sociale et logement d’Emmaüs France. L’amplification du phénomène d’accueil des sans papiers ne faisant que croître, l’association se positionne de façon durable sur des valeurs d’accueil fraternel anonyme et gratuit. En 2001, l’organisation réagit face à son développement grandissant et crée trois départements : accueil de jour, hébergement et insertion. Bénévoles, compagnons et adhérents sont, en 2002, les acteurs majeurs de l’association.
« Les personnes accueillies au cœur du projet », est le projet associatif voté en septembre 2003 par le conseil d’administration. L’abbé Pierre décèdera 4 ans plus tard, le 22 janvier 2007.
2008-2011. C’est en 2008 que qu’EMMAÜS Solidarité passe à une organisation géographique organisée en sept territoires. La même année, le Collectif des Associations Unies est créé. Les 33 organisations nationales qui le composent, dont EMMAÜS Solidarité, visent à lutter contre l’exclusion. C’es en parallèle de tout cela que l’organisation fait face à un déficit grandissant et met ainsi en place des économies de fonctionnement.
2011-aujourd’hui. L’association continue d’assurer ses missions et promeut l’accompagnement global et ainsi l’accès au logement, aux soins, à la formation, à la prévention ainsi qu’à l’emploi et à la culture. Depuis 2013, l’association affiche un bilan financier équilibré et a su combler son déficit. En 2016, le premier centre humanitaire pour personnes migrantes à Paris est créé par l’association. Ce centre fermera ses portes 2 ans plus tard, en mars 2018.
Centre Humanitaire Paris-Nord.
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